Pour la justice : Les Juifs d'Afrique du Sud soutiennent le boycott académique des universités israéliennes
Categories: Boycott académiqueue
Le Sud-Africain Ronnie Kasrils était notre invité ce printemps.1 Il vient de cosigner une lettre ouverte dans laquelle 70 Juifs sud-africains déclarent leur soutien au boycott universitaire. La lettre encourage l'Université de Cape Town à maintenir sa décision de boycotter les institutions universitaires israéliennes situées dans le territoire palestinien occupé.
1 Écoutez ici sa conférence à Genève.
Lettre ouverte du 13 septembre 2019
Chers membres de l'exécutif et du Sénat de l'Université de Cape Town,
Le 15 mars, le Sénat de l'Université de Cape Town (UCT) a pris une décision révolutionnaire en refusant "d'établir des relations officielles avec des institutions universitaires israéliennes opérant dans les territoires palestiniens occupés ainsi qu'avec d'autres institutions universitaires israéliennes qui permettent des violations flagrantes des droits humains dans ces territoires".
Cette déclaration établit l'UCT en tant qu'adhérente au droit international et démontre que cette université est une une partenaire dans la lutte pour les droits humains en Israël/Palestine. Au cours des six derniers mois, les opposants à cette résolution ont cependant eu recours à des manœuvres d'intimidation en prétendant qu'elle entraînerait un retrait du financement privé. Cette stratégie visait à paralyser l'établissement et à miner ainsi la liberté universitaire des membres du Sénat de l'UCT. En tant que Juifs sud-africains, nous voulons encourager le Sénat de l'UCT à préserver cette résolution et à sauvegarder la liberté et l'autonomie académiques de l'université.
Les universités israéliennes ciblées par cette résolution ne sont pas des institutions ouvertes, accueillantes et progressistes qui font la promotion de la liberté académique.
Ce sont des espaces discriminatoires et hostiles à l'égard des Palestiniens. Elles entretiennent également des liens étroits avec les secteurs militaires et de sécurité israéliens, qui soutiennent la militarisation accrue des Territoires occupés palestiniens.
Puisque ces universités sont complices des violations des droits humains commises par Israël et de la violation du droit international, nous pensons que l'UCT a l'obligation de refuser les liens avec ces institutions.
Tout comme Judith Butler, de nombreux universitaires juifs en Israël et dans la diaspora ont adopté et soutenu l'appel palestinien au boycott universitaire. Ces universitaires sont rejoints par un nombre croissant de Juifs d'Afrique du Sud et du monde entier qui soutiennent un boycott académique, y compris 'Jewish Voice for Peace', une organisation américaine forte de près de 100'000 membres, l'organisation israélienne 'Boycott from Within', ainsi que des organisations juives en Europe, Grande-Bretagne, Canada, Australie, Brésil, Argentine et Afrique du Sud.
Tout comme le boycott des institutions pendant l'apartheid en Afrique du Sud, l'appel au boycott académique et la résolution du Sénat de l'UCT ont, en principe, rejeté tout ciblage des individus sur la base de leur identité (citoyenneté, race, sexe ou religion) ou leur opinion. La résolution vise plutôt les institutions qui fonctionnent sous la gouvernance officielle de l'État israélien et qui sont complices de l'occupation et de ses violations des droits humains. Ce sont les actions des institutions qui sont ciblées, et non celles qu'elles prétendent représenter.
Certains ont fait valoir que "si l'UCT devait adopter un boycott académique, les donateurs juifs retireraient leur financement". En plus de détourner l'attention des questions éthiques en jeu, nous estimons que cet argument est en soi antisémite. En effet, depuis des centaines d'années, la propagande antisémite accuse une cabale juive secrète d'utiliser ses richesses pour manipuler et contrôler les institutions politiques. L'emploi de cette argumentation contre l'importante résolution de l'UCT est donc une tactique dangereuse.
En tant que Juifs, de tradition aussi bien laïque que religieuse, nous affirmons qu'il est de notre devoir moral et éthique de tenir Israël responsable de son traitement injuste à l'égard des Palestiniens. Cette question nous préoccupe d'autant plus que l'État d'Israël prétend parler en notre nom. En tant que Juifs sud-africains, nous ne pouvons rester les bras croisés pendant que le gouvernement israélien commet des atrocités qui rappellent celles commises par l'ancien régime d'apartheid sud-africain. Nous affirmons que le boycott académique des universités israéliennes qui légitiment des violations flagrantes des droits humains, est une stratégie non violente internationalement reconnue pour mettre fin à l'occupation, et nous demandons instamment au Sénat de l'UCT de maintenir leur importante résolution.
Signataires :
Unterzeichnet von:
Mitchel Joffe Hunter
Maya Schkolne
Jared Sacks
Benjamin Fogel
Ronnie Kasrils
Raymond Suttner
Jon Fish Hodgson
Jeremy Phillips
Timothy Fish Hodgson
Robert Krause
Philip Krause
Steven Friedman
Rina King
Koni Benson
Laura Phillips
Noam Lubinsky
Batia Efrat
William Efrat
Linda Efrat
Roshan Dadoo
Aaron Jacobs
Anthony Fish Hodgson
Daniel Linde
Judy Favish
Kelly-Jo Bluen
Kira Schlesinger
David Joffe-Hunter
Rebecca Swartz
Tara Weinberg
Meghan Finn
Tess Peacock
Alison Swartz
Sophie J Hunter
Emma Daitz
Georgia Saacks
Roslyn Fish
Aidan Mosselson
Louise Oppenheim
Benjamin Bradlow
Anna Selmeczi
Ethan Jacobs
Allan Kolski Horwitz
Shereen Usdin
Talya Lubinsky
Heidi Grunebaum
Sarah Donde
Kathy Barolsky
Megan Furniss
Jordan Pieters
Jake Maisel
Stephen Jacobs
Nathan Nadler-Nir
Joseph Sidley
David Bruce
Melanie Judge
Merle Favis
Neil Coleman
Zandi Sherman
Monique Michal Marks
Jon-Marc Seimon
Tony Fluxman
Paul Jeffrey Hendler
Jeff Rudin
Edward Wethli
Jarah Fluxman
Vanessa Barolsky
Janet Shapiro
Max Ozinsky
Suzanne Hotz
Linda Cooper